• Potosi - Visite des mines

    Après plusieurs hésitations, nous avons finalement décidé d'aller explorer la mine de Potosi.

    Ce qui nous retenait d'y aller, c'était la peur de jouer les voyeurs en allant visiter cette mine, sachant qu'il y a toujours des centaines de personnes qui y triment quotidiennement. Mais après avoir discuté avec quelques personnes ayant fait la visite et également fait des recherches sur le net pour savoir quelle agence choisir, on a fait pencher la balance du côté du oui. Nous pensions également difficile de comprendre Potosi sans visiter ce qui fait une grande partie de son identité, sa mine

    Nous nous sommes rendus à l'agence Big Deal Tours, qui est composée d'anciens mineurs. Nous y avons fait la connaissance d'Ephraim, un des membres de l'agence, plein d'humour et d'énergie. Il a tenu à tordre le cou à plusieurs clichés qui entourent la mine, notamment sur l'espérance de vie des mineurs, qui n'est pas de 45 ans comme on le dit souvent, mais souvent de 60 ans, voire davantage. Son enthousiasme a achevé de nous convaincre.

    Le lendemain, départ pour la mine donc, ou le Cerro Rico comme ils disent ici. Nous passons tout d'abord au marché des mineurs pour leur acheter quelques petits cadeaux à offrir aux mineurs, comme les inévitables feuilles de coca, des gants et des bouteilles gigantesques de soda. Après ces emplettes, nous nous rendons dans une maison située non loin de la mine, pour y enfiler les combinaisons destinées à protéger nos vêtements. Nous avons aussi chacun un casque et des bottes

    C'est parti, nous commençons tout d'abord notre visite par l'usine de traitement des minerais (argent, cuivre et zinc), la phase qui intervient après l'extraction des minerais directement dans la mine. Les phases suivantes sont réalisées hors de Bolivie, car le pays n'a pas les infrastructures nécessaires pour le faire. On apprend également que les mineurs ne sont pas vraiment partisans du gouvernement actuel, qui a tendance à délaisser Potosi (cela sera confirmé quelques semaines plus tard par les mineurs se mettant en grève et utilisant un de leurs moyens d'action préférés, le blocage des routes. Impossible de rentrer et de sortir de Potosi pendant plusieurs semaines.).

    Potosi - Visite des Mines 2

    Après cela, direction l'entrée de la mine de Rosario. A l'entrée, on remarque tout de suite que les murs des constructions environnantes ont été aspergés d'un liquide rouge sombre (la photo en haut à droite, ci-dessous). Du sang de lama, apprendra-t'on, pour porter chance aux mineurs, miam.

    Potosi - Visite des Mines 1

    Nous voilà dans les entrailles du monstre. On avance parfois courbés, parfois debout. Les installations que l'on trouve dans les galeries sont assez sommaires. De temps en temps, on croise des mineurs qui poussent un wagon, lequel déraille tous les 2 mètres. On leur offre des feuilles de coca, du soda ou des gants. Notre guide, Ephraim (Ephra pour les intimes) plaisante avec eux et ils se donnent des tapes aux fesses en repartant !

    En tout cas, on est surpris en bien, si l'on peut dire. Etant donné la description qui est faite de la visite de la mine dans certains guides touristiques, on s'attendait vraiment à un truc apocalyptique. Genre un air irrespirable (ok, à certains moments on portait notre masque), des wagons qui te passent à 10 cm du corps, etc. Après, peut-être que la galerie qu'on a visitée était moins "dangereuse" que d'autres.

    Potosi - Visite des Mines 3

    On arrive quand même au point critique de la visite, la montée de 3 échelles pas vraiment aux normes, pour parvenir à la galerie supérieure. Vous voyez d'ailleurs la joie de Thomas ci-dessous.

    Potosi - Visite des Mines 4

    Et on tombe sur qui dans cette galerie ? Sur el Tio, le dieu des mineurs à qui on vient faire des offrandes. Vous remarquerez que la tête de l'individu fout quand même un peu les jetons et qu'il est doté d'un organe surdimensionné. On dissémine quelques feuilles de coca à ses pieds et on boit en son honneur de l'alcool à 96°C, outch !

    Ephra nous explique que pour les mineurs, la coca est indispensable car elle leur donne l'énergie qui leur permet de travailler plusieurs heures d'affilée dans ces conditions. A l'époque, les Européens qui faisaient travailler les Indiens dans les mines avaient interdit l'usage de la coca, avant de se rendre compte que les mineurs étaient plus productifs grâce à elle.  

    Potosi - Visite des Mines 5

    Après 2h de visite, retour à la lumière, heureux d'avoir fait cette visite. Allez, quelques petites photos en costume et avec nos 2 guides.

    Potosi - Visite des Mines 6

    Avant de quitter Potosi, on se joint à Aloys, notre jeune ami breton, pour aller piquer une tête dans une lagune non loin de Potosi, la bien nommée : Ojo del Inca. On a la surprise de voir au loin un grand feu de forêt qui ne semble par préoccuper outre-mesure les autochtones. L'eau est assez fraîche mais c'est supportable. Nous découvrons avec Aloys la petitesse de sa serviette à séchage ultra-rapide, laquelle ne doit pas être plus grande qu'une lavette. Tous les moyens sont bons pour économiser quelques grammes !

    Potosi - Ojo del Inca

    Après avoir traversé la lagune, on a vite remballé nos affaires pour choper le bus de retour pour Potosi, retourner à l'hôtel manger un morceau et prendre le bus de nuit (le 1er de Bolivie) pour aller à Tupiza. Et pourquoi Tupiza ? Parce que nous souhaitons voir le Salar d'Uyuni, l'incontournable site touristique de la Bolivie. Nous pourrions choisir la facilité et nous rendre à Uyuni, à 3h de route de Potosi, mais apparemment tout le monde ou presque fait le tour depuis Uyuni et les agences n'ont pas vraiment bonne réputation. C'est mieux de commencer à Tupiza et de faire le tour dans l'autre sens. Beaucoup moins de monde et des agences beaucoup plus fiables. Par contre pour aller à Tupiza en évitant le bus de nuit, c'est pas de la tarte ! Il faut savoir que les bus de nuit ont très mauvaise réputation en Bolivie et que personnellement, j'avais (Marie) très peur d'en prendre un. Les routes sont en mauvaise état, les chauffeurs souvent bourrés et le confort est un doux rêve. D'ailleurs des Suisses y avaient laissé la vie l'année dernière...De quoi être franchement dissuasif !

    Mais il a bien fallu nous faire une raison, car le bus de jour partant à 7h30 et annoncé par toutes les compagnies du bus ne partait en réalité jamais, faute de monde. 

    Alors c'est toujours accompagnés d'Aloys que nous montons dans le bus en direction de Tupiza, avec une légère appréhension tout de même !


  • Commentaires

    1
    JC
    Lundi 31 Août 2015 à 13:19
    La classe mondiale votre blog les cousins!! Punaise j'ai rattrapé tout mon retard en 4 jours... J'avais seulement lu 3 articles et plus trop eu le temps! Mais la je viens de passer tout mes moments libres à dévorer vos articles... Du coup je vais revenir dans la vie normale car sinon Maude risque de me retirer la garde des jumeaux hahaha! Bravo pour ce que vous faites et surtout merci de le partager c'est un vrai bonheur de vous lire!!

    A bientôt!!
    JC
    2
    pok
    Samedi 5 Septembre 2015 à 11:08

    Merci pour cette belle visite, qui comme le film de Jean-Claude Wicki, a le mérite de faire sortir un peu de l'ombre, le dur travail des mineurs. Tout les jours la nuit.

    3
    Vincent
    Vendredi 11 Septembre 2015 à 21:06

    Wow, faut pas être claustrophobe pour aller là-dedans! Sympa les photos :)

    4
    Lundi 28 Septembre 2015 à 02:06

    A JC : merci pour ton commentaire !! Ca nous a fait très plaisir ! On espère que tu as toujours la garde des jumeaux, on s'en voudrait un peu sinon winktongue Bisous !

    A Pok : Ils ont vraiment du mérite ces gens ! Un dur labeur mais des mineurs avec beaucoup d'humour...

    A Vincent : Y avait certains passages où c'était un peu plus "difficile" ! 

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