Après quelques heures de bus, nous arrivons à Potosi. C'est une ville située à plus de 4000m, ce qui lui vaut le titre génial de ville de plus de 100'000 habitants la plus haute du monde !

La ville est au pied du Cerro Rico, une montagne de minerai d'argent avec sa fameuse mine. Mais l'aventure dans la mine, ça sera pour un autre article.

Pour l'instant, laissez-moi vous narrer les visites de deux bâtiments au contenu complètement différent mais tout autant incroyable l'un comme l'autre.

Commençons avec La Casa de la Moneda. Comme vous l'aurez deviné, il s'agit du lieu où la monnaie était frappée jusqu'en 1909. Le bâtiment en jette déjà pas mal. On comprend, c'est le plus grand bâtiment civil colonial des Amériques !

On y apprend que qu'à l'époque, les pièces étaient frappées grâce à d’ingénieuses machines actionnées grâce à des ânes.

Puis on passa à la vapeur et finalement à l’électricité. Il a fallu à chaque fois agrandir le bâtiment pour accueillir les énormes machines arrivant directement (en 4-5 mois) depuis l'Europe. D’où la taille importante du bâtiment.

Nous avons aussi pu admirer des coffres servant, à l'époque, à transporter les sceaux officiels. On vous laisse deviner la complexité de la machine !

La monnaie frappée à Potosi n'était pas destinée seulement à la Bolivie, mais au monde entier. C'était la monnaie officielle de l'Empire Espagnole! Et il était grand l'Empire Espagnol de l'époque.

La Casa de la Moneda ressemble aussi beaucoup à un musée actuellement. On y croise de nombreuses toiles et, en autre, de l'argenterie :

Quelques éléments religieux :

Et voila pour la Casa de la Moneda. Une visite vraiment passionnante et très instructive, avec en prime, une guide francophone, donc pour une fois, on a tout compris !

Nous profitons aussi pour aller visiter un autre bâtiment célèbre de Potosi : le Couvent de Santa Teresa. C'est un ancien couvent de l'ordre des Carmélites, transformé en musée d'Art Sacré grâce au nombre juste hallucinant d'objets, peintures, sculptures qu'il possède. Vous allez comprendre pourquoi.

A l’époque, dans les années 1700 environ, Potosi était une des villes les plus importantes du monde. Elle comptait plus d'habitants que Paris ou Londres ! Et un des luxes de fou de l'époque, c'était d'envoyer sa fille dans ce couvent. On ne pouvait envoyer que sa seconde fille (pourquoi la deuxième : heuuuu, parseke) et ça coûtait extrêmement cher. Du coup, il n'y avait que les nobles et les plus riches familles espagnoles qui pouvait se le payer. Et pour payer, certaines familles le faisait en offrant peintures, sculptures, et autres babioles, toutes sur le thème de la religion bien sûr. Du coup, on comprend pourquoi c'est l'un des plus beaux et importants musée sur l'Art Sacré.

Par contre, il ne faisait pas bon être la deuxième fille d'une riche famille espagnole de l'époque. Voila ce qui lui arrivait si on l’amenait au couvent : elle débarque à 15 ans, dit au revoir à ses parents et n'en ressort plus de son vivant. Une visite par année de la famille, mais par le parloir (en haut à droite ci-dessous) sans vision, et seulement une heure ! Youpi, vive la religion de l’époque.

Elle passait ses journées à prier et à se recueillir. Et si elle faisait ça mal, elle s'autoflagellait avec ces charmants outils :

Bref, le couvent était blindé d'objets incroyables, de peintures et autres, mais tout était stocké à la cave. Car les sœurs avaient fait vœu de pauvreté, re-youpi ! Mais depuis, tout est ressorti, le bâtiment a été rénové et tout est très bien mis en valeur. Et rien à dire, ça envoie du lourd. Des tableaux en-veux-tu-en-voila, de l'or, des dorures, etc. Il y en a partout, c'est incroyable.

Dur contraste avec les conditions de vie de jadis...

Quelques photos encore de la chapelle. Et bien sûr, les sœurs n'y avait pas accès ! Logique.

Donc, ça c'est fait ! Visite vraiment très intéressante, mais ça fait peur aussi de voir jusqu'à quel point peut aller la religion.

Un dernier mot sur notre hôtel et je vous laisse à vos occupations. Nous sommes allés au Koala Den sur les bons conseils du Guide du Routard. Et franchement, c'était vraiment chouette ! Chambre nickel, pas trop cher, bâtiment sympa, Book Exchange et un petit déj du tonnerre. Et vu sa réputation dans le guide préféré des francophones, on en a croisé tout plein, des francophones. Ça parlait plus français qu'espagnol au petit déjeuner. Et c'est là que nous avons fait la connaissance d'Aloys, un très sympathique jeune Breton en voyage en Amérique du Sud. Un peu naïf aussi : "C'est bon, je vais en Bolivie en juillet, pas besoin de prendre une veste". Dommage mec, ici les saisons sont inversées et on est à 4000m, donc il fait froid ! Très froid... Bref, un super bon gars, vous allez encore en entendre parler !

Ah oui, petite parenthèse, nous avons même eu l'occasion d'assister à une Gay Pride ! Nous qui pensions que la Bolivie était un pays conservateur sur ces sujets et encore bien ancré dans ses traditions... L'unique photo que nous avons réussi à prendre se trouve dans le 1er photomontage, tout en haut de l'article, au centre. On voit pas vraiment bien, mais il y avait des transexuels en mini-short et des jeunes gens outrageusement maquillés et aux habits très moulants. Et les locaux applaudissaient et prenaient des photos. On était bouche bée !

Voila, ce premier ce article sur Potosi est déjà bien assez long. On vous retrouve au suivant avec la trépidante visite de la mine. A+